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Libération
EDITORIAL

Transition

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publié le 6 juillet 2012 à 22h26

Prenons le parti d'Edmond Rostand, «c'est la nuit qu'il faut croire à la lumière». Dans la nuit syrienne où sévissent les séides de Bachar al-Assad, quelques espoirs scintillent enfin. Sur le terrain d'abord : le tyran de Damas n'est pas encore défait, mais il ne peut plus gagner. L'armée libre, composée pour l'essentiel de civils, fait mieux que résister, elle tient un rapport de forces dont nul ne la croyait capable il y a quelques semaines encore. Elle a porté le combat dans des quartiers de la capitale et reprend presque partout le contrôle des villes que les soldats du régime croyaient avoir «pacifiées», c'est-à-dire martyrisées. Plus aguerrie, certainement mieux équipée depuis que les Turcs ferment les yeux à la frontière, cette armée du courage a remporté une victoire héroïque : le régime ne peut plus contrôler le pays. C'est cette nouvelle réalité qui explique la défection ces jours-ci d'un des plus proches du dictateur. D'autres suivront, à l'évidence, comme dans le cas libyen. Sur le plan diplomatique aussi, une inflexion s'amorce. Certes, la Russie persiste encore, dans un front du refus qui confine à l'aveuglement, à bloquer les pressions militaires internationales sur son vieil allié oriental. Mais les responsables d'une centaine de pays, réunis hier à Paris, se sont accordés pour écarter Al-Assad de tout processus de transition qui s'ouvrirait. Mieux, lassés des tergiversations byzantines des opposants de l'extérieur, les participants ont affiché un so