Votée vendredi dans la nuit par 256 sénateurs et députés sur 432, la destitution de Traian Basescu devrait être entérinée par référendum le 29 juillet. Ancien capitaine de marine, hyperprésident à la manière d’un Nicolas Sarkozy, le président de centre droit se prépare à ce qui pourrait être sa dernière bataille. Il avait déjà gagné un référendum similaire en 2007, lorsque le Parlement l’avait suspendu une première fois.
Mais la tâche est plus lourde aujourd’hui, car les Roumains le considèrent comme le responsable des mesures d’austérité au coût social énorme prises pour sortir le pays de la crise. Il fera campagne en accusant ses adversaires de vouloir contrôler toutes les institutions, notamment la justice. Encore une fois, il sera seul contre tous et, pour le moment, les sondages ne lui donnent que 30% des voix. Les dégâts collatéraux de cette querelle sont déjà importants. Ainsi les Européens se posent des questions sur l’Etat de droit en Roumanie.
Tout a commencé au mois de mai quand, après presque huit ans de pouvoir, Traian Basescu fut contraint de nommer son principal opposant, le jeune social-démocrate Victor Ponta, Premier ministre. Ailleurs, cela s’appelle une cohabitation ; à Bucarest, c’est une guerre ouverte. D’autant que Basescu n’entend pas se laisser cantonner dans le rôle du chef d’Etat qui organise des réceptions protocolaires. Il laisse entendre que Victor Ponta a plagié pour sa thèse de doctorat et l’accusé a depuis du mal a se défendre, tellement les pre