Attablés sous les arcades du collège d’Aravaca, à 9 kilomètres du centre de Madrid, les mineurs espagnols savourent le moment. C’est la dernière halte avant l’arrivée à la capitale, prévue ce soir, où ils défileront munis de leur lampe frontale.
La peau tannée par le soleil, les jambes lourdes d'avoir parcouru plus de 400 kilomètres en trois semaines, ces hommes du nord de la péninsule ibérique n'ont rien perdu de leur combativité. «Notre combat ne se terminera que lorsque le gouvernement sera revenu sur sa décision, on se bat pour sauver 8 000 emplois», lance Carlos Casado, 39 ans, dont vingt passés dans les galeries creusées à 700 mètres sous terre.
Ils ont entamé leur «marche noire» le 22 juin, après une grève de quatre semaines restée sans effet. Originaires de León, des Asturies ou de Teruel en Aragón, les mineurs ont l'intention de se «battre jusqu'au bout».
Début mai, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a mis le feu aux poudres en annonçant des coupes budgétaires dans le secteur du charbon, qui survit grâce aux aides de Bruxelles. Un fonds européen de quelque 350 millions d’euros avait été débloqué en 2010 pour maintenir le secteur sous perfusion jusqu’en 2014. Or, la gravité de la situation économique de l’Espagne a poussé le gouvernement à tailler un peu partout, et notamment dans le charbon en supprimant une subvention de 190 millions d’euros pour 2012.
Détonateur. «Cet argent vient de l'Union européenne, on ne peut pas