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Libération
TRIBUNE

Les vraies questions sur l’arme nucléaire

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publié le 9 juillet 2012 à 20h46

En proposant que la France renonce à son arsenal nucléaire afin de contribuer à la réduction du déficit budgétaire, Michel Rocard a lancé un pavé dans la mare. De façon moins brutale, d’autres personnalités ayant exercé des responsabilités en la matière (Paul Quilès, le général Norlain) remettent en cause la politique française de dissuasion. D’autres responsables ou spécialistes affirment à l’inverse qu’il ne faut pas baisser la garde et donc continuer comme avant. La fin de la guerre froide et les grandes mutations stratégiques en cours conduisent cependant à redéfinir le rôle de l’arme nucléaire dans notre stratégie globale de puissance et notre politique de sécurité. Entre ne rien changer et tout abandonner, il y a d’autres options possibles. Lorsque le général de Gaulle avait décidé de doter notre pays de l’arme nucléaire, l’objectif était de rester dans la cour des grands. Puisque les Etats-Unis et l’URSS avaient l’arme nucléaire, que celle-ci apparaissait comme l’arme suprême, la France devait l’avoir si elle voulait rester une grande puissance. Ce n’est que par la suite qu’il y eut une conceptualisation de la dissuasion qui sera gravée dans le marbre par le livre blanc sur la défense de 1972. Le concept de la dissuasion française sera par la suite développé dans de multiples interventions de François Mitterrand.

L’arme nucléaire, au cours de la guerre froide, a eu deux fonctions essentielles. Elle a assuré notre sécurité contre la menace soviétique et garanti notre in