Ils se donnent du «David» et «François» et parlent de leurs innombrables «intérêts communs» et de leur «coopération approfondie». Lors de la première visite officielle de François Hollande à Downing Street - «à la demande de David Cameron», a précisé le président français -, l'intention était clairement de gommer les accrocs à une entente finalement pas toujours si cordiale. Entre le refus du Premier ministre britannique de recevoir François Hollande pendant la campagne, son soutien affirmé à Nicolas Sarkozy et sa boutade mal venue sur le déroulement «d'un tapis rouge» aux entreprises françaises tentées de fuir une éventuelle surtaxation française, l'ambiance aurait pu être plombée.
«Rain MAn». Mais, fidèle à son style, François Hollande, que les Britanniques ont surnommé Rain Man en raison de la pluie qui l'arrose partout où il passe - ce qui n'a pas manqué hier à Londres -, a dégainé un trait d'humour. «Ravi» de se «voir offrir un tapis rouge», le président français a souligné que s'il avait dû se vexer de tous les chefs d'Etat et de gouvernement qui «ne [l]'ont pas reçu pendant la campagne électorale, [il serait] fâché avec la terre entière». David Cameron a rappelé que tous deux étaient avant tout des «politiciens pragmatiques, rationnels et raisonnables». Pas question d'amitié donc, ni même d'affinités, le constat est simple : il est dans l'intérêt des deux