Pour son dixième anniversaire, la Cour pénale internationale (CPI) s’est offert hier une première condamnation. Thomas Lubanga, chef historique de l’Union des patriotes congolais (UPC), transféré en vertu d’un mandat international à la CPI de La Haye en mars 2006, a écopé de quatorze ans de prison.
Pourquoi cette condamnation ?
Lubanga, 51 ans, était jugé pour avoir supervisé et organisé l’enrôlement d’enfants au sein des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FLPC), l’aile militaire de l’UPC, entre septembre 2002 et août 2003. Il est le fondateur d’une milice du nord-est de la république démocratique du Congo (RDC) soupçonnée du massacre de centaines de civils en 2003. A l’époque, les ethnies Hema et Lendu s’affrontent violemment pour des questions territoriales. Notable respecté de la communauté hema, Lubanga organise l’envoi au front d’enfants-soldats dans sa province natale d’Ituri (nord-est). Le meurtre de neuf Casques bleus, en février 2005, conduit les autorités à l’arrêter un mois plus tard. Il sera transféré l’année suivante à la CPI.
La justice internationale est-elle trop lente ?
«Six ans pour juger Lubanga, c'est cinq de trop», estiment certains diplomates des 7 pays occidentaux qui financent les deux tiers du budget de la CPI (Japon, Royaume-Uni, Allemagne, France, Italie, Canada et Espagne). La condamnation de Lubanga intervient dans un contexte assombri par la pression budgétaire croissante des Etats qui finance