La France est à la fois la mieux et la moins bien placée pour intervenir dans le Nord-Mali. On pourrait résumer en ces termes le dilemme auquel doit faire face Paris dans le Sahel. Sur le plan opérationnel, l’ex-puissance coloniale dispose de forces limitées mais bien équipées : forces spéciales au Burkina Faso et en Mauritanie, moyens de surveillance aérienne au Niger et au Sénégal, avions de chasse au Tchad… Sans oublier les soldats de la force Licorne, toujours en place en Côte-d’Ivoire. Et l’un de ses meilleurs alliés sur le continent n’est autre que Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso, au cœur des médiations sur la crise malienne. Pourtant, depuis son élection, François Hollande ne cesse de répéter à ses interlocuteurs africains qu’il n’est pas question, pour la France, de s’impliquer directement.
Pour plusieurs raisons. Cinquante ans après la fin de la guerre d’indépendance, les relations demeurent tendues avec l’Algérie, pays sans lequel rien ne peut se faire de façon durable dans le Sahel. Or, Alger voit d’un très mauvais œil toute forme d’ingérence dans son arrière-cour. A plus forte raison de la part de l’ex-puissance coloniale.
Trésor de guerre. Par ailleurs, plusieurs dirigeants de la région n'ont pas hésité à critiquer publiquement l'intervention des Occidentaux en Libye. A leurs yeux, cette guerre a en effet déstabilisé l'ensemble du Sahel en provoquant une dissémination sans précédent d'armements en tous genres. Prudent, Hollande veut