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Libération
Reportage

Ennahda : Un congrès et déjà l’usure du pouvoir

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La Tunisie après Ben Alidossier
Le mouvement islamiste a ouvert hier à Tunis ses premières assises. Objectif : fixer la ligne politique du parti, fragilisé huit mois après sa victoire aux élections.
publié le 12 juillet 2012 à 22h06

La dernière fois, en 2007, ils n'étaient que 200 à se réunir. Discrètement, hors de Tunisie, comme toujours depuis 1988. Pour son neuvième congrès, qui s'est ouvert hier et se tient jusqu'à dimanche, Ennahda fait l'événement. «Nous sommes très heureux de pouvoir enfin nous exprimer librement, après plus de vingt ans de répression. C'est une nouvelle ère pour notre parti», sourit Béchir Balti, l'un des 1 103 délégués élus par chacune des sections locales, puis régionales, qui quadrillent désormais le pays.

Reporté à trois reprises, le congrès vient consacrer la transformation du mouvement islamiste, passé en un an et demi de la clandestinité à l'exercice du pouvoir. Une mue qui ne se fait pas sans difficultés, ni sans susciter l'inquiétude. A la tribune, hier, Rached Ghannouchi, président du parti depuis sa création, en 1981, a voulu délivrer un message consensuel, appelant «à la conciliation nationale» et prenant la défense du gouvernement, «entre de bonnes mains».

Légalisé en mars 2011, Ennahda, qui revendique désormais 64 000 adhérents, a remporté 42% des sièges à l’élection de l’Assemblée constituante. Elle domine la coalition gouvernementale, composée avec deux formations de gauche, le Congrès de la République et Ettakatol.

Procès. Mais plus de sept mois après son entrée en fonction, la «troïka» peine à reprendre en main la situation, dégradée au lendemain de la révolution. Certes, aucune loi, aucune disposition n'est venue restre