En Afrique, c'est le retour à la case «danger» : avant même l'ouverture du dix-neuvième sommet de l'Union africaine (UA), hier à Addis-Abeba, le Gabonais Jean Ping, qui préside la Commission, organe clé de l'organisation, n'a pas hésité à tirer la sonnette d'alarme. Samedi, dans un discours inaugurant une première réunion de crise dans la capitale éthiopienne, il a ainsi souligné avec inquiétude la «résurgence des crises et des tensions» sur le continent, pointant des «reculs préjudiciables» en 2012, avec deux coups d'Etat (au Mali et en Guinée-Bissau).
En réalité, trois pays préoccupent aujourd'hui les Africains, soucieux de ne pas paraître une fois de plus incapables de régler leurs problèmes : à l'ouest, le Mali, désormais coupé en deux. Au centre, l'est de la République démocratique du Congo (RDC), à nouveau secoué par une rébellion. Et à l'est, le Sud-Soudan, jeune nation indépendante dont le premier anniversaire, le 9 juillet, n'incite guère à se réjouir tant les tensions sont fortes avec le «grand frère» au nord. La querelle porte surtout sur le tracé de la frontière, où se trouvent la plupart des champs pétrolifères, les zones minières, mais aussi l'eau. Depuis avril, des combats frontaliers opposent régulièrement les armées des deux pays, faisant resurgir le spectre de la sanglante guerre civile qui a opposé pendant près de trente ans le Nord et le Sud. Les négociations entamées sous l'égide de l'UA entre les deux frères ennemis depuis mai n'ont rie