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Analyse

Massacre de Treimsa : alerte au nettoyage ethnique

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Derrière ces attaques, se cacherait la volonté de créer un réduit alaouite où se réfugierait le régime.
publié le 15 juillet 2012 à 21h06

C’est le pire des scénarios qui semble se mettre en place, irrémédiablement, en Syrie : celui d’une épuration ethnique sanglante qui ne dit pas son nom. Le massacre de Treimsa, une localité de 10 000 habitants et qui a fait environ 150 morts jeudi, selon une ONG syrienne de défense des droits de l’homme, paraît relever de cette logique.

La bourgade est située dans une plaine agricole qui s’étend au nord de la grande ville de Hama. Elle est peuplée de sunnites mais entourée de six villages alaouites perchés sur des collines. Si l’on en croit le Conseil révolutionnaire de Hama, Treimsa était déjà bloquée depuis six mois par l’armée syrienne. C’est jeudi qu’elle est passée à l’attaque en la faisant bombarder par des chars, de l’artillerie et des hélicoptères. Puis, la localité a été prise d’assaut, provoquant l’intervention de groupes rebelles venus la défendre et de durs combats qui ont duré sept heures.

Sommairement. Ensuite, comme cela s'était déjà passé lors du massacre de Houla, les shabiha - des bandes de voyous que le régime a métamorphosées en milices - ont déferlé sur le village pour piller et tuer. Toujours selon le Conseil révolutionnaire, ils ont été aidés par les habitants des villages alaouites. Quarante personnes ont été exécutées sommairement, rapportent les mêmes sources, trente brûlées et trois familles ont même été massacrées à la hache.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme a aussi affirmé que sur les 150 personnes, dont des diza