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Libération
Récit

Berlin gêné par le débat sur la circoncision

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Le jugement du tribunal de Cologne, qui interdit la pratique, scandalise les musulmans comme les juifs. Le gouvernement promet d’intervenir.
Dans une synagogue de Berlin, en 2007. L'Allemagne compte 200 000 juifs et 4 millions de musulmans. (PHOTO MARCEL METTEL SIEFEN. GETTY IMAGES. AFP)
publié le 16 juillet 2012 à 21h26

Les propos du rav Pinchas Goldschmidt ont fait trembler jusqu'au gouvernement. «C'est la pire attaque contre la vie juive depuis l'Holocauste. Si l'interdiction de faire circoncire les enfants est maintenue, il n'y a plus de vie juive possible en Allemagne», a-t-il lancé jeudi, alors qu'une quarantaine d'influents rabbins venus d'Europe s'étaient réunis dans la capitale pour débattre de l'avenir du judaïsme en Allemagne, après la décision contestée du tribunal de grande instance de Cologne condamnant les circoncisions religieuses parce qu'elles «portent atteinte à l'intégrité physique de l'enfant».

Pressée par les communautés juive - 200 000 personnes - et musulmane - 4 millions - de prendre position, Angela Merkel ne décolère pas. «Je ne veux pas que l'Allemagne soit le seul pays au monde dans lequel les juifs ne peuvent pratiquer leurs rites. Sinon, on passerait pour une nation de guignols», aurait dit la chancelière devant des cadres de la CDU. Le gouvernement, soutenu par la quasi-totalité de la classe politique, a promis rapidement une loi qui autoriserait les circoncisions religieuses, tout en maintenant l'interdiction de l'excision.

«Intégrité physique». «Si la circoncision n'est pas rapidement clairement autorisée par la loi, les juifs devront quitter l'Allemagne. Quel gâchis ! La communauté juive venait tout juste de retrouver un certain dynamisme», regrettent Rachel et Kai. Dans le salon de leur petit pav