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Récit

Printemps érable : Québec peste contre une «crise d’enfants gâtés»

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Le printemps érable des étudiants québécoisdossier
Dans la capitale provinciale, la grogne étudiante passe beaucoup plus mal qu’à Montréal.
publié le 16 juillet 2012 à 20h26

«Fuck les grévistes, calice !» Tout sourire, Roxane, blonde de 17 ans, répète l'injure lancée à son intention en plein jour, dans une rue proprette de Québec, par quatre garçons en voiture, mécontents de la voir arborer le signe de ralliement des étudiants en colère : le petit carré rouge épinglé sur la poitrine. «Quand tu portes le carré rouge à Québec, il faut assumer ta position», dit-elle sagement. Dans son collège, ce morceau de tissu, emblème de la révolte étudiante du «printemps érable», a suscité des passions. La jeune fille a été qualifiée de hippie et de communiste. «Je ne comprends pas que ça crée une pareille opposition», s'étonne-t-elle.

Contrairement à Montréal, l’annonce par le gouvernement de la hausse des droits d’inscription dans les universités québécoises n’a donné lieu à aucune grève générale illimitée dans les lycées de Québec. Sur le campus de l’université Laval, l’année scolaire a été bouclée à temps pour la pause estivale. Le carré rouge se fait aussi plus rare dans les rues de Québec, bien que la capitale ait été le théâtre de manifestations et d’interpellations massives. Bien visible à Montréal, ce morceau de tissu symbolise, pour bien des Québécois, le désordre et les rassemblements violents.

Cols rouges. «Les gens n'aiment pas la chicane», explique Denis Gravel. Ce populaire animateur officie sur l'une des radios d'opinion les plus véhémentes de Québec, Radio X. Cette station, connue pour sa verv