Aux frontières de l'UE, la Roumanie est-elle aussi aux frontières de la démocratie ? Alors que l'Union européenne demande des comptes au Premier ministre roumain, Victor Ponta, le pays s'enfonce doucement dans un chaos politique inégalé depuis 1989.
Après la Hongrie, la Roumanie est à son tour menacée par Bruxelles d’une suspension de droits et de subventions, à cause de ses dérapages dans l’indépendance de la justice et la mise en danger de la démocratie.
Une dérive autoritaire sur fond de corruption
La suspension du président, Traian Bàsescu, le 6 juillet, et la mise en place d’un référendum de destitution le 29 juillet a mis en alerte les chefs d’Etats occidentaux. Intervenue suite à de nombreux changements législatifs inquiétants, dont la modification des attributions de la Cour constitutionnelle, cette suspension vise en fait l’indépendance de la justice.
L’offensive du gouvernement contre les instances judiciaires fut lancée après la condamnation pour corruption d’Adrian Nàstase, le 21 juin. En s’attaquant à l’ex-Premier ministre et futur candidat à la présidentielle des sociaux-démocrates, la Cour suprême ne s’attendait pas à un tel tollé. La première condamnation effective d’un leader postcommuniste a inquiété tous les leaders corrompus et le chaos s’est installé dans la justice et sur la scène politique.
Suite aux coups portés à l’indépendance de la justice, de nombreuses voix se sont élevées contre le gouvernement et son leader, Victor