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Le premier prix de l'Unesco financé par le despote de Guinée équatoriale remis aujourd'hui

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Après plusieurs années de polémique, l'organisation onusienne distingue les trois premiers lauréats d'un prix financé par le président Teodoro Obiang, au pouvoir depuis 1979. Les ONG dénoncent un «prix de la honte».
Le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, le 16 juin 2009 à Libreville (Photo Martin Bureau. AFP)
publié le 17 juillet 2012 à 13h40

L'affaire suscite l'embarras à l'Unesco. L'organisation onusienne remet ce mardi le premier prix «Unesco - Guinée équatoriale pour la recherche en sciences de la vie»... en toute discrétion. Sur son site Internet, aucune trace des lauréats et de leurs curriculum vitae (1). Et pour cause. Depuis cinq ans, ce prix défraye la chronique. D'abord baptisé «Prix Unesco-Obiang pour la recherche en sciences de la vie», il suscite la colère de nombreuses ONG, dénonçant une opération promotionnelle pilotée par Teodoro Obiang Nguema, président de la Guinée équatoriale. L'homme, au pouvoir depuis son coup d'état de 1979, est visé, avec son fils, par de nombreuses enquêtes sur les biens mal acquis.

Le bilan de son règne dans ce minuscule état pétrolier n'est pas plus reluisant. Vilipendé par l'ONG Human Rights Watch pour son «bilan épouvantable en matière de droits humains», Obiang est aussi accusé d'avoir dilapidé la manne pétrolière. Malgré un PIB par habitant supérieur à celui de la France ou du Royaume-Uni, l'espérance de vie n'y est que de 50 ans, et 76% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Bref, pour l'avocat équato-guinéen Tutu Alicante, «voter en faveur d'un prix international [...] parrainé par un gouv