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Libération

Vingt ans après Falcone, douteux arrangements entre Etat et mafia

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publié le 17 juillet 2012 à 20h06

Un ex-ministre de l'Intérieur et son collègue de la Justice sous le coup d'une enquête pour faux témoignage, l'actuel président de la République, Giorgio Napolitano, accusé par une partie de la presse de s'être intéressé de trop près à leur sort judiciaire… Le 19 juillet 1992, le juge Paolo Borsellino était assassiné par Cosa Nostra, quelques semaines après l'attentat à la bombe qui coûta la vie à Giovanni Falcone. Vingt ans plus tard, la cérémonie de commémoration se prépare dans un climat délétère. «Je ne pardonne pas les représentants des institutions qui n'ont pas le sens de la honte et ne savent se défendre qu'en se déclarant innocents comme le font ceux qui se sont couverts de crimes horribles», a récemment déclaré Agnese Piraino Borsellino, la veuve du magistrat antimafia.

A l’origine de ce cri d’indignation : les supposées négociations entre l’Etat italien et la Pieuvre. Selon les magistrats siciliens, au lieu de combattre sans relâche et avec détermination les parrains qui ont semé la mort entre 1992 et 1993 en multipliant les attaques à la voiture piégée - notamment à proximité du musée des Offices à Florence -, des représentants des institutions auraient cédé aux revendications mafieuses pour faire cesser le massacre, voire, pour certains, en tirer des avantages politiques. Ce n’est ni le cas du chef de l’Etat ni celui de l’ancien ministre de l’Intérieur Nicola Mancino. Mais le parquet de Palerme semble néanmoins convaincu qu’au sommet du pouvoir tout n’es