Il y a peu, 50 députés américains ont écrit au Premier ministre hongrois pour lui demander d’agir contre la recrudescence de l’antisémitisme politique. Une anecdote qui rappelle que, malgré la participation assidue des membres du gouvernement aux commémorations de la Shoah, un soupçon d’antisémitisme plane sur les dirigeants magyars…
Parmi les éléments préoccupants : au mois de juin, six organisations juives hongroises ont adressé une demande au gouvernement afin d'obtenir une révision du programme national de l'enseignement de la littérature. En effet, la nouvelle mouture de ce programme, parue en mai, inclut quatre auteurs de l'entre-deux-guerres connus pour l'antisémitisme de leurs œuvres (ou de leur activité politique). Mais n'inclut pas Imre Kertész - prix Nobel de littérature et d'origine juive -, auteur de Etre sans destin. Le gouvernement a rejeté la demande de révision. Dans ce même programme, figure József Nyirő, auteur de troisième ordre qui, en 1942, a loué «l'Allemagne purifiant l'Europe par le sang» et est resté fidèle aux nazis jusqu'aux derniers jours de la guerre. En ce printemps 2012, il a été question de réenterrer solennellement ses cendres en Transylvanie, région dont il était originaire. Le gouvernement roumain s'y est opposé jugeant le défunt «antiroumain, antisémite et profasciste». L'organisateur principal de cette commémoration n'était autre que László Kövér, président du Parlement de Budapest et proche ami du Premier minis