Sur le terrain, les combats s'intensifient. A l'ONU, la paralysie. La Russie et la Chine devraient, sauf surprise, à nouveau opposer leur veto cet après-midi au projet de résolution déposé par Européens et Américains au Conseil de sécurité de l'ONU. Le texte vise à menacer la Syrie de sanctions économiques si elle ne renonce pas à utiliser ses armes lourdes contre l'opposition. Ce serait le troisième double veto opposé par les deux puissances sur ce dossier depuis le début de la crise il y a près d'un an et demi maintenant.
Pourquoi Vladimir Poutine, réélu en mars, maintient-il son soutien au régime de Bachar Al Assad ?
L'éclairage de Marie Mendras, politologue au CNRS, qui dirige l’Observatoire de la Russie au Centre d'études et de recherches internationales (
[ Ceri ]
) de Sciences Po. Elle vient de publier
Russian Politics – The Paradox of a Weak State
(Columbia University Press, NY).
Comment expliquer l’opposition persistante de la Russie à toute résolution de l’ONU contre le régime syrien ?
La position russe est d'abord un héritage de la Guerre froide. Les liens entre Moscou et Damas sont devenus étroits quand Hafez Al Assad, le père de Bachar, a pris le pouvoir en 1970. Pour la Russie, la Syrie est d'abord un «client». C'est le terme qu'utilise le pouvoir russe, plutôt que celui d'allié, qu'il réfute. Un partenaire commercial en armement, en hydrocarbures… Les entreprises russes ont beaucoup investi en Syrie ces dernières années. On est donc, côté r