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Libération
Reportage

En Tunisie, les islamistes d’Ennahda se disent démocrates mais restent ambigus

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La Tunisie après Ben Alidossier
Réuni en congrès, le parti au pouvoir se positionne pour les élections générales de 2013.
publié le 18 juillet 2012 à 7h40

Aux chants pour la libération de la Palestine succède un sketch moquant, pêle-mêle, Darwin, la police politique et ces «francisés» qui entonnent la Marseillaise plutôt que l'hymne tunisien. Les visiteurs, venus en famille, ont reçu des drapeaux aux couleurs de la patrie et du parti. Lundi soir, le mouvement islamiste Ennahda a clôturé son neuvième , le premier à se tenir publiquement, dans une atmosphère voulue triomphante. «C'est le premier congrès général, après des années de torture et de fermeture», a rappelé à la tribune Abdelatif Mekki, qui a dirigé les travaux, avant d'annoncer le résultat de l'élection à la présidence du mouvement. Sans surprise, Rached Ghannouchi, leader historique d'Ennahda qui le préside - hormis durant ses années en prison - depuis sa fondation en 1981, a été réélu dès le premier tour, avec 73,45% des voix. Les onze concurrents se sont répartis les miettes. «Au congrès de 2007, j'ai indiqué que c'était mon dernier mandat. Mais mes frères, mes amis, m'ont conseillé : Ennahda, et le pays encore plus, a besoin de ma position actuelle», a-t-il expliqué à la tribune, rejetant toute ressemblance avec la mounachada, cette pratique du plébiscite employée par Ben Ali pour se faire réélire. A l'approche des élections générales, annoncées pour le printemps 2013, le maintien du leader historique vise aussi à «ne pas déstabiliser le parti», indique un observateur du mouvement.

«Pacifique». Respecté