C'est un assassin d'assassins, un tueur de tueurs. Sa mission au sein de l'Armée syrienne libre (ASL, la principale composante de l'opposition armée) est d'assassiner ceux qui, au sein du régime de Bachar al-Assad, sont chargés de ses plus basses œuvres (exécutions, tortures, arrestations…), en particulier les chefs des tristement célèbres chabihha, des voyous transformés en miliciens. Mais il a tiré aussi sur des médecins alaouites, qui avaient éliminé des blessés que l'opposition leur avaient confiés. Pourtant, à la différence des tueurs du régime et des chabihha, qui font souvent peur à voir, Fadi apparaît comme un jeune homme modeste, très ordinaire, d'assez petite taille, avec un physique passe-partout, pas même de vraie barbe, juste un soupçon, sans doute pour passer inaperçu. Mais le visage, où jamais ne perce un sourire, est empreint de gravité et de tristesse. Agé de 26 ans, marié et père d'une fillette, cet ancien étudiant en droit islamique à l'université de Lattaquié, a quitté la Syrie il y a une semaine pour se réfugier à Tripoli, au Liban, où il se cache à présent. Pour fuir la traque dont il fait l'objet, se reposer et essayer de réorganiser l'insurrection depuis le nord du Liban. Il repartira ensuite à Lattaquié, où, reconnaît-il, la partie est loin d'être gagnée pour l'opposition.
Flyers. Après Deraa, la ville où a commencé l'insurrection en mars 2011, c'est Lattaquié qui se soulève. Fadi, qui a accompagné la révolte dès les