«Bienvenue dans la ville heureuse», lit-on sur les affiches. Inaugurée au début du mois, Sejong n'est pour l'heure pas franchement une cité radieuse. Derrière les grands panneaux à l'entrée de cette ville située à 150 km de Séoul, la plupart des immeubles sont encore en construction, à côté d'une poignée de restaurants, d'une école et d'agences immobilières par dizaines. Sur les terrains alentour, les grues s'activent et les pelleteuses s'affairent. A partir de septembre, c'est ici que siégera le bureau du Premier ministre sud-coréen. Puis, progressivement, 16 ministères et 20 agences publiques quitteront Séoul pour s'installer dans cette capitale administrative sortie de terre en pleine campagne.
Lancé en 2005 dans un souci de décentralisation, ce projet de 16 milliards d'euros a des objectifs ambitieux : Sejong, du nom de l'illustre roi qui inventa l'alphabet coréen, doit attirer 500 000 habitants d'ici à 2030. Pour l'instant, seules 6 000 personnes y ont élu domicile. Ce n'est pas la seule ville nouvelle en développement dans le pays. Songdo et Saemangeum, sur la côte ouest, sont également en cours de construction. La première sera un pôle de recherche scientifique et technologique ; la deuxième doit devenir la plus grande zone industrielle du pays. Cette politique de grands travaux, osée et coûteuse, a suscité la controverse et des années de polémiques au Parlement. «Décentraliser est une bonne chose. A Séoul, il y a trop d'embouteillages et les loyers sont d