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Libération
Reportage

Syrie : «Ils nous tueront tant qu’ils le pourront»

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En difficulté à Damas, l’armée syrienne s’acharne dans l’ouest du pays sur des villages qui se vident.
Du sang recouvrant les habitations de Treimsa, village attaqué par l'armée syrienne le 13 juillet 2012. (Photo D. Leal Olivas. AFP)
publié le 19 juillet 2012 à 20h46

La vieille femme voilée de noir hurle dans ce qui fut sa maison. La pièce principale, qui servait de salon et de chambre, est remplie de gravats. Le mur qui donne sur la rue n'existe plus. Les quelques meubles sont détruits, la vaisselle brisée. A l'extérieur, des enfants fouillent les décombres et récupèrent des éclats d'obus aux arêtes tranchantes. L'un d'eux montre une roquette russe qui n'a pas explosé. «Je n'ai pas de mari, pas de fils, je ne peux aller nulle part. Cette maison était tout ce que je possédais et je ne peux plus y vivre. Je ne pardonnerai jamais à Bachar al-Assad !»

L’armée syrienne s’est acharnée sur le village sunnite d’Awach, dans l’ouest du pays. L’attaque a débuté mercredi, à 7 heures. Deux hélicoptères ont tiré des roquettes, largué une bombe et ouvert le feu à la mitrailleuse lourde. Des dizaines d’habitations se sont écroulées, les toits effondrés et les murs soufflés par les explosions. Une jeune femme a été tuée dans sa cuisine et plus de 20 habitants du village, dont 12 enfants, ont été blessés. Les bombardements ont repris dans la nuit de mercredi à jeudi. A l’aube, Awach s’était vidé de ses habitants. Seuls quelques dizaines de rebelles y étaient restés.

Ce déchaînement de violence n'étonne pas les commandants de l'Armée syrienne libre (ASL) du djebel Chahchabou. Mercredi, ils avaient applaudi la mort de trois dignitaires du régime, dont le ministre de la Défense, Daoud Rajha, et le beau-frère d'Al-Assad, Assef Chawkat, tués dans un at