Le président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali a été condamné par contumace à la prison à perpétuité pour complicité de meurtres de 43 manifestants durant le soulèvement populaire qui a fini par le renverser, a indiqué jeudi le juge Hedi Ayari du tribunal militaire de Tunis.
Il était jugé avec une quarantaine de responsables de son régime, dont le général Ali Seriati, ancien chef de la sécurité présidentielle condamné à 20 ans de réclusion, et deux ex-ministres de l’Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, condamné à 15 ans, et Ahmed Friaa, qui bénéficie, lui, d’un non-lieu.
Au total, dix des 43 prévenus ont été acquittés. Outre Ben Ali, qui est le seul à écoper de la perpétuité, les autres peines s'étalent entre cinq et vingt ans de prison, a indiqué une source au sein de la justice militaire.
Les familles des victimes ont réagi avec colère face à ce verdict, le jugeant trop clément. «Tous les coupables méritent perpétuité», ont scandé la poignée de proches présents, alors que l'imminence du verdict n'avait été annoncée qu'en fin de matinée jeudi. «Nos enfants ne sont pas des insectes pour que quelques coupables soient condamnés à cinq ans de prison seulement, on va se venger, et on ne va pas se taire et on ne va pas rester les bras croisés», s'est emporté Saïda Sifi, la mère d'un jeune homme de 19 ans tué pendant le soulèvement.
«Pas de droit, pas de justice»
A l'issue du verdict, la présidente de l'Association des familles des martyrs, Lamia Farhani s'est précipitée sur la soeur d'un accusé qu