Pour nombre de médias et d’analystes occidentaux, le pouvoir malien est une sorte de «boîte noire» incompréhensible, opérant la succession entre un «bon» et un «mauvais» militaire, l’ancien chef d’Etat et le putschiste, ou encore entre un président victime de la foule - exilé à Paris -, et un Premier ministre débordé. Mais, au-delà de ces dichotomies simplistes qui se concluent par des appels à des interventions extérieures, le Mali n’a-t-il pas une alternative civile à la crise, même si l’Occident en a rarement entendu parler ? Quelle intervention extérieure d’ailleurs ? En Irak, en Afghanistan, au Congo, au Soudan et dernièrement en Libye, elles ont surtout conduit à des guerres civiles prolongées. Les gouvernements nationaux mis en place et sous tutelle internationale ont été contraints de payer la facture de la guerre : le résultat est à l’évidence partout un véritable désastre.
Il n'appartient pas à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), à l'Union africaine, à l'ONU, à la France, ni à aucune autre puissance étrangère de venir imposer une solution à Bamako ou à Gao. La sagesse recommande vivement qu'il soit fait recours au peuple souverain du Mali pour qu'il puisse assumer en toute indépendance son propre destin. L'interventionnisme autoritaire fait en effet l'impasse sur une longue histoire qui, avec ses hauts et ses bas, fait la fierté de son peuple. Certes, le gouvernement en place ne maîtrise pas la situation. Il n'arrive pas à contrôler le