Un petit village niché dans les collines de Bavière… Schöllnstein compte 61 habitants, presque tous agriculteurs, auxquels sont venus s'ajouter, voici quelques années, 76 demandeurs d'asile. Ces derniers, presque tous afghans, vivent à quatre par chambre dans l'ancien hôtel Beau regard, perché sur une colline de ce village sans commerces, sans café, sans médecin et sans transports en commun. Au pied du monument aux morts, un distributeur de cigarettes. Les demandeurs d'asile peuvent rarement y glisser quelques pièces : en Bavière, ceux-ci reçoivent chaque mois des paquets de nourriture et des bons d'achat pour des vêtements à hauteur de 184 euros, plus 40,90 euros d'argent de poche. Depuis des mois, à Schöllnstein comme ailleurs en Allemagne, les demandeurs d'asile protestent contre leurs conditions de vie. «Like prison», explique dans un mauvais anglais Hossein, un Afghan de 19 ans qui vit là depuis huit mois.
La Cour constitutionnelle de Karlsruhe vient de lui donner raison. Mercredi, la plus haute instance juridique du pays a décidé que le gouvernement devra augmenter de façon significative l’allocation des 130 000 demandeurs d’asile que compte le pays. Le montant de cette allocation - 224 euros par mois pour un adulte, 200 euros pour un adolescent - n’a pas été réévalué depuis 1993. C’est 40% de moins que l’allocation Hartz IV pour les chômeurs de longue durée, appelée aussi «minimum vital», et avec laquelle il est presque impossible de se nourrir correctement.