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Anders Breivik : la Norvège face à sa mémoire vive

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Un an après la tuerie de l’île d’Utoya, le pays tente de retenir les leçons du massacre du 22 juillet 2011 et d’éviter le piège du tout sécuritaire.
Des fleurs en souvenir des victimes de la tuerie d'Utoya, le 22 juillet 2011 (Photo NTB Scanpix. REUTERS)
publié le 22 juillet 2012 à 19h06

Les Norvégiens auraient-ils déjà oublié les leçons qu'ils s'étaient pourtant promis de retenir après le massacre du 22 juillet ? Alors que le pays vient de commémorer le premier anniversaire des attaques qui ont fait 77 morts et des dizaines de blessés à Oslo et Utoya l'an dernier, une polémique fait rage. En cause : l'installation, mi-juillet, d'un campement de Roms sur un terrain en bordure de la capitale. Injures, menaces, appels à la «déportation»… les réactions ont été d'une rare violence. Une députée du parti centriste, qui appartient à la coalition gouvernementale, a même proposé de faire sortir la Norvège de l'espace Schengen, afin de pouvoir rétablir les contrôles aux frontières et de limiter ainsi l'entrée des Roumains et des Bulgares dans le pays. Indigné, le Premier ministre travailliste, Jens Stoltenberg, a tenu à rafraîchir la mémoire de ses concitoyens : «La rhétorique, dans les expressions haineuses et la stigmatisation de groupes entiers de la population, est en contradiction avec les valeurs essentielles autour desquelles nous nous sommes rassemblés après le 22 juillet». Et de souligner : si la Norvège a appris quelque chose des attaques, qui ont bouleversé le royaume l'été dernier, «c'est à quel point il est fou de juger des gens en fonction de leur appartenance à un groupe ethnique».

Depuis son arrestation, le tueur, Anders Behring Breivik, n'a eu de cesse de clamer qu'il avait agi «de façon préventive», afin de «pro