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Récit

Rébellion syrienne : «Ceux qui ont tué, on les tuera»

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Malgré un manque de moyens et de soutien extérieur, l’Armée syrienne libre représente le pouvoir et l’autorité dans les zones qu’elle contrôle.
Photo de l'opposition montrant des membres de l'Armée syrienne libre (ASL) en train de combattre en Syrie, le 16 juillet 2012 (Photo AFP)
publié le 22 juillet 2012 à 20h16

«Les soldats d'Assad, levez la main !» Agenouillés face à un mur d'une petite pièce sans fenêtre, douze prisonniers obéissent en silence. «Les chabiha, levez la main !» Têtes baissées, deux jeunes en survêtement obtempèrent immédiatement. Un troisième semble hésiter, comme s'il peinait à bouger le bras. Le rebelle syrien qui fait office de gardien se rapproche, l'observe et sourit. «Ah oui, lui, il a mal au bras, il ne peut pas le lever. Mais je vous assure, c'est vraiment un assassin.» Dans un coin de la pièce aux murs de béton, un homme d'une cinquantaine d'années, à la barbe grise, est resté accroupi. Il n'appartient ni à l'armée du régime ni à ses milices de chabiha. «C'est un civil, il a eu un problème avec sa femme», dit Abou Ahmad, commandant en chef de l'Armée syrienne libre (ASL) pour la province de Hama, dans l'ouest du pays.

Cette prison de la rébellion n'est pas cernée de barbelés ou de miradors. C'est une simple maison entourée d'oliviers, construite sur le contrefort d'une montagne du djebel Chahchabou. Invisible depuis la route, il faut emprunter des chemins de terre à travers les champs de blé pour la rejoindre. Dix-huit personnes y sont détenues depuis quelques semaines. Abou Ahmad n'attend pas d'avoir quitté leur cellule pour résumer les peines encourues : «Les chabiha qui ont tué, on les tuera. Les soldats resteront en prison jusqu'à la fin de la révolution. Pour les civils, cela dépend du crime. Si ce n'est pas trop