Menu
Libération

Beyrouth résiste à l’embrasement de Damas

Article réservé aux abonnés
Le Liban, mosaïque confessionnelle et politique sous influence syrienne, reste calme. Pour l’instant.
publié le 23 juillet 2012 à 22h16

La Syrie a sombré dans la guerre, mais le Liban voisin, où Damas a l’habitude d’exporter ses problèmes, apparaît de façon surprenante assez épargné. Chaque jour, pourtant, la presse libanaise offre sa première page et plusieurs autres au conflit, et les éditoriaux sont écrits avec une passion qui tranche avec ceux plutôt mornes des journaux occidentaux. Mais, sur le terrain, les tensions restent limitées en dépit des incursions de l’armée syrienne à la frontière.

Une bonne raison à cette situation plutôt calme : aucune des parties libanaises, où le souvenir de la guerre civile est encore vivace, ne souhaite en découdre. Pourtant, les camps sont bien tranchés : les formations sunnites, à l’exception du Tawhid, un petit parti islamiste surtout implanté à Tripoli, soutiennent l’insurrection syrienne. Si les cheikhs salafistes de Tripoli se dépensent sans compter pour aider les insurgés, le Courant du futur, le mouvement de Saad Hariri, reste mesuré dans son appui. Du côté chiite, le Hezbollah fait plutôt profil bas dans son soutien à Damas, même s’il a pu y envoyer des combattants. On pouvait le croire gêné, voire honteux de cautionner une répression aussi sanglante.

«Iran». Mais l'attentat de Damas, qui a coûté la vie mercredi à trois dirigeants de l'appareil sécuritaire syrien, a montré qu'il n'en était rien, puisque son chef, Hassan Nasrallah, a rendu hommage aux trois généraux, qualifiés de «martyrs» et de «compagnons d'armes» contre Israël.