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Libération

Le monument aux morts austro-hongrois cachait un message pronazi

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publié le 23 juillet 2012 à 20h56

L'Autriche a découvert un document pronazi caché dans le socle en béton du plus important monument aux morts de Vienne, théâtre des commémorations annuelles. Le Soldat gisant, édifié en 1935 dans la crypte de la place des Héros, rend hommage aux combattants de l'Empire austro-hongrois tombés lors de la Première Guerre mondiale. Comme beaucoup de ses compatriotes dans les années 30, le sculpteur Wilhelm Frass devait souhaiter très fort un prompt rattachement de l'Autriche à l'Allemagne : lors de l'édification de sa statue, il a dissimulé dans le plus grand secret un message pangermaniste à la gloire de Hitler. Il y évoque la «force éternelle du peuple allemand» : «Puisse le Seigneur, […] après toute l'humiliation, mettre fin à l'indicible et triste querelle fratricide et conduire au plus haut notre peuple uni sous le signe du soleil noir ! Alors, camarades, vous ne serez pas tombés en vain.» Comme un pied de nez à la démocratie et à la paix, des dizaines de dirigeants se seront inclinés tour à tour devant ce poème nauséabond, resté lové soixante-dix-sept ans dans sa mini-douille en cuivre.

La révélation, spectaculaire, est embarrassante pour l'Autriche sur un plan politique. Le Soldat gisant, situé à l'endroit même où Hitler prononça l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche à l'Allemagne en 1938, a toujours été le lieu de recueillement de la puissante extrême droite autrichienne. Le 8 mai de chaque année, des centaines de membres du FPÖ et de c