e plus jeune des quatre guérilleros n'aurait pas supporté les dix coups de fouet. Avant la fin, face aux grimaces de l'adolescent effondré, l'assemblée des Indiens Nasas a décidé d'interrompre son châtiment pour passer à ses compagnons adultes. Les hommes avaient été surpris par un groupe d'Indiens dans les montagnes du Cauca, dans le sud-ouest de la Colombie, en possession de roquettes artisanales. «Ils allaient mettre la communauté en danger», a commenté l'un des gouverneurs indiens, avant la destruction de l'armement.
La cérémonie, samedi, a suivi la décision des Nasas d'expulser les combattants de tous bords de leur territoire, frappé au début du mois par de violents combats. Depuis les montagnes, la guérilla d'extrême gauche des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) a attaqué les patrouilles militaires et les garnisons de police au cœur des bourgades, se faufilant par à-coups jusque dans les rues et les maisons des villages. A Argelia, un garçon de 9 ans est mort dans l'explosion d'une moto piégée il y a deux semaines. La ville de Toribío, dont le centre est dévasté depuis un attentat des Farc il y a un an, a perdu cette fois-ci son centre de santé sous les bombes des assaillants. «C'est la goutte qui a fait déborder le vase, a assuré James Yatacué, un des membres de l'autorité nasa, l'Acin (Association de conseils municipaux indigènes du nord du Cauca). La Constitution colombienne consacre notre autonomie sur notre sol, nous ne voulons