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portrait

Guillaume Soro. L’ambitieux d’Abidjan

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A 40 ans, cet ex-chef rebelle est à la tête de l’Assemblée nationale de Côte-d’Ivoire. En réserve de la République.
publié le 25 juillet 2012 à 19h06

Président, il voulait être. Président, il est. Mais pas tout à fait à la place où il le souhaiterait : depuis mars, Guillaume Soro tient le perchoir de l’Assemblée nationale de Côte-d’Ivoire. A 40 ans, celui qui fait figure de dauphin putatif de l’actuel chef de l’Etat, Alassane Ouattara, reçu ce jeudi par François Hollande, continue sa trajectoire irrésistible. A moins que la justice internationale ne s’en mêle. Retour en cinq actes sur le fulgurant parcours de l’ambitieux M. Soro.

Septembre 2002, Abidjan : le rebelle. C'est dans les décombres fumants du coup d'Etat raté contre Laurent Gbagbo à Abidjan que ce tout juste trentenaire replet émerge comme personnalité de premier plan. A la stupéfaction générale, Soro surgit dans les habits de chef politique de ces mystérieux rebelles qui s'emparent de la moitié Nord du pays. Jusqu'alors, il était plutôt connu comme un ex-leader étudiant n'hésitant pas à défier dans les rues d'Abidjan, aux côtés d'un certain Laurent Gbagbo, le régime vieillissant de Félix Houphouët-Boigny (décédé en 1993).

Né en 1972 dans le Nord, une zone majoritairement musulmane, il est issu d'une famille catholique modeste. Père (polygame) employé dans une compagnie de textile, mère au foyer - tous deux décédés au début des années 2000. «J'ai vécu une enfance très ordinaire, entre école et parties de foot. Frères, sœurs, demi-frères… Nous vivions tous dans la même cour.» Remarqué à la fin du primaire par un prêtre français, Marcel Dus