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Libération
TRIBUNE

A la périphérie de l’Europe, enfin, l’éveil de la Grèce

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par Makis Malafékas
publié le 26 juillet 2012 à 19h06

Franchement, quelle zone, cette zone euro ! Zone démilitarisée pour les passionnés du «c’est le projet européen qui assure la paix en Europe», alors qu’il se passe très précisément l’inverse : c’est la paix qui garantit le projet, causalité oblige. (Même qu’il faudra faire un peu gaffe avec ces beaux arguments car la dernière tentative d’union capitalistique monétaire qu’a connue le continent, dite «union latine», n’empêcha point la séquence 1914-1918 !)

Véritable zone érogène pour les pasdaran psychorigides de Francfort et de La Défense, zone interdite pour les rescapés de la dévastation du tiers-monde, zone de turbulences contre-digestives pour les classes moyennes qui n'en finissent de se déclasser, et, enfin, pour des millions de salariés de base, petits agriculteurs, ouvriers dumpés, précaires, chômeurs et autres petites et braves gens, une vaste zone de crépuscule (la Quatrième Dimension !) où la simple projection de soi, même à court terme, serait désormais à exclure.

C'est donc dans cette zone si particulière, si sensible, que l'on assiste ces derniers temps (disons à partir de la mise en œuvre imposée du plan Paulson) à un affrontement sans quartier qui oppose les élites européennes en perte flagrante de légitimité à leurs propres peuples. Ce processus a vu la Grèce s'ériger en exemple, dans le sens de l'exemplarité quant à la «solution» proposée à ses problèmes, financiers et autres. Les deux élections consécutives que vient de connaître le