Le drapeau kurde flotte sur les bâtiments officiels des zones kurdes syriennes. Ou plutôt, les divers drapeaux kurdes variant selon les villes, les quartiers ou les villages, illustrant les divisions politiques de cette population concentrée dans le nord du pays. Outre les trois couleurs, jaune, vert, rouge, plus ou moins admises par tous, figurent celles de la principale formation kurde syrienne, le Parti d’union démocratique (PYD). Proche de la rébellion turque du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le PYD est resté dans l’expectative, voire la collaboration avec le régime depuis le début de la révolte.
Le drapeau tricolore vert-blanc-rouge frappé du soleil flotte également. C'est celui du Kurdistan irakien, indépendant de fait de Bagdad avec son président«régional», Massoud Barzani, symbole de la lutte pour l'indépendance, et leader du Parti démocratique kurde (PDK), traditionnellement bien implanté en Syrie. «Ce n'est pas encore la vraie liberté, car il y a toujours, dans certaines villes, quelques forces de sécurité du régime, mais elles ne sortent plus des casernes, et les mouvements kurdes ont de fait aujourd'hui le pouvoir dans le Kurdistan syrien», explique un intellectuel qui revient de la région.
Prudence.En Syrie, la minorité (10% de la population) a été longtemps discriminée. Des centaines de milliers de Kurdes, déchus de leur nationalité dans les premières années du régime baasiste, vivent comme des sans-papiers dans leur propre p