D’habitude, c’était un casus belli pur et simple. Chaque fois que la communauté internationale demandait au gouvernement libanais de payer sa quote-part pour le financement du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), chargé de juger les meurtriers de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri, le Hezbollah brandissait ses foudres et menaçait de le faire tomber. Pas question de collaborer et, donc, de contribuer à une enquête mettant en accusation quatre de ses membres, et qu’il accuse d’être manipulée par les Occidentaux et Israël.
Mais, il y a une quinzaine de jours, lorsque le gouvernement a dû de nouveau s’acquitter de sa part pour 2012, soit une trentaine de millions de dollars, le parti chiite révolutionnaire n’a pas bronché. Certes, il a fallu un tour de passe-passe : la contribution s’est faite en dehors du budget national, selon l’aveu même du Premier ministre, Najib Mikati, grâce à l’Association des banques du Liban, qui a pris le relais du gouvernement.
Arsenal. En novembre, le Parti de Dieu était encore terriblement intransigeant : il avait menacé de faire tomber le gouvernement du même Mikati à propos de la contribution au TSL alors qu'il le contrôle toujours. D'une façon générale, le parti chiite fait profil bas comme jamais, refusant toute interview. Il avait pourtant le vent en poupe. En janvier 2011, il avait réussi son coup en imposant, avec l'aide de ses alliés chrétiens et chiites, et grâce à quelques trahisons dans le camp de l'ancienne majorité, leur