Ils sont partis à l'aube sans rien emporter, ou presque. Hommes, femmes, enfants et vieillards, ils se sont entassés avec leurs sacs en plastique dans des cars, des pick-up, des camionnettes, des minibus ou des taxis jaunes. Ils ont roulé aussi vite que possible pour s'éloigner d'Alep, la grande ville du nord de la Syrie où l'armée du régime a lancé samedi une contre-offensive. Ce dimanche, en fin de matinée, ils ont parcouru une trentaine de kilomètres et arrivent, épuisés et terrorisés, à Atareb, une bourgade en ruines où des carcasses de chars entravent les rues. «Il y avait des explosions partout. Les obus tombaient dans tous les sens, comme si les bombardements étaient aveugles. J'ai vu deux immeubles écroulés. Il y avait des morts et des blessés sous les décombres. Que voulez-vous faire d'autre sinon fuir ? On ne peut pas rester là-bas avec nos femmes et nos enfants», explique un vieil homme, coincé à l'avant d'un minibus entre le conducteur et un autre passager.
Chars. Les réfugiés d'Alep n'ont pas de camp où s'abriter. La plupart se dissémine à travers le pays et s'installe chez des proches. D'autres ont pris la route du nord ou de l'ouest pour rejoindre la Turquie. «Sur la seule journée d'hier, au moins 3 000 civils sont passés par ici, explique un membre de l'Armée syrienne libre (ASL) d'Atareb. Et, depuis ce matin, il y en a eu un millier supplémentaire en quelques heures.» Personne ne s'attend à ce que le flux diminue.
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