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Libération
Récit

L’Europe sous l’œil des pirates chinois

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Un collectif américain a dévoilé que des cyberespions liés à l’armée ont infiltré l’an dernier institutions et entreprises.
Le groupe Byzantine Candor opérait, entre autres, depuis Shanghai. (Photo Carlos Barria. Reuters)
publié le 29 juillet 2012 à 20h36

C’était au moment où la crise de l’euro touchait l’un de ses points culminants. En juillet dernier, un groupe d’espions chinois s’est infiltré à distance dans les ordinateurs du Conseil européen. Pas une fois, mais cinq. Agissant depuis la Chine, les hackers se sont emparés, entre autres, du courrier électronique du président Herman Van Rompuy et de celui de sa chef de cabinet adjointe, Odile Renaud-Basso - qui est aujourd’hui directrice adjointe de cabinet du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Mais ce groupe de cyberespions ignorait qu’il était alors suivi à la trace par un collectif américain rassemblant des universitaires, des entreprises victimes de l’espionnage chinois et des experts en sécurité électronique. Si l’affaire est connue aujourd’hui, c’est parce que l’agence de presse américaine Bloomberg a effectué une longue enquête sur le sujet, qu’elle a dévoilée ce week-end.

En fait, ce groupe de pirates chinois sur Internet, baptisé «Byzantine Candor» («candeur byzantine») par les services secrets américains, est lié à l'Armée populaire de libération chinoise, selon des diplomates américains cités dans un câble diplomatique intercepté en 2008 par WikiLeaks. Il opérait, entre autres, depuis Shanghai, selon un expert de ce collectif de contre-espionnage, Joe Stewart, de Dell SecureWorks.

Noyautage. Composé d'une trentaine de personnes, ce collectif très discret a pu établir qu'outre le Conseil européen, au moins vingt entreprises ont été victimes