Outre-Atlantique, on dirait que le problème n'est déjà plus Bachar al-Assad, mais les violences qui risquent d'accompagner la chute espérée du président syrien. «Nous sommes arrivés à un point où les Etats-Unis considèrent que le choix n'est plus entre une transition douce, c'est-à-dire négociée, ou une transition dure, c'est-à-dire la chute du régime, mais plutôt entre un scénario de transition dure ou plus dure encore - un renversement brutal et sanglant», résume Robert Malley, directeur du programme Moyen-Orient de l'International Crisis Group. Depuis le troisième veto russo-chinois contre une résolution de l'ONU appelant à une transition en Syrie, le 19 juillet, les Etats-Unis préparent plus activement que jamais l'après-Al-Assad, estime cet expert : «Auparavant, les Américains gardaient encore un pied dans le camp de la diplomatie onusienne, du plan Annan, de la coopération avec Moscou dans l'optique d'une transition négociée, et un pied dans celui de l'aide directe à l'opposition syrienne à travers les soi-disant "Amis de la Syrie". Désormais, leurs deux pieds sont bien plantés dans le second camp. L'aide directe à l'opposition augmente, l'ONU est contournée, la Russie ignorée.»
Armes. Depuis des mois déjà, les Etats-Unis font savoir qu'ils fournissent aide humanitaire et «moyens de communication» aux rebelles syriens. Officiellement, il n'est toujours pas question pour les Américains de livrer des armes, de peur notamment qu'elles ne