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Libération
Récit

La guerre des chefs joue les prolongations en Roumanie

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Traian Basescu n’a pas été destitué faute de participation suffisante au référendum voulu par Victor Ponta, le Premier ministre. La crise continue.
publié le 30 juillet 2012 à 20h06

Comme après chaque scrutin dans lequel il est impliqué, Traian Basescu, le président de centre droit, clame triomphalement la victoire. Mais, cette fois-ci, son succès est grand comme une défaite. Plus de 7 millions de Roumains se sont prononcés pour son départ, et ce n'est qu'en raison de la règle imposée par la Cour constitutionnelle, fixant un minimum de 50%de participation, qu'il échappe à la destitution. Alors que «seulement» 46% des Roumains sont passés dans les bureaux de vote, près de 90% des suffrages exprimés le sont en faveur de sa destitution. Pour comparaison, en 2009, Traian Basescu avait obtenu son second mandat de président avec un peu plus de 5 millions de voix. Aujourd'hui, il est donc prêt à retourner à Cotroceni, le palais présidentiel, en affirmant comprendre la «colère» des millions de Roumains qui lui sont hostiles. «Mais, dans le même discours où il a parlé de réconciliation, il a vivement attaqué ses rivaux, et notamment le Premier ministre. Il ne tend pas la main, il tourne le dos, il provoque, la crise est loin d'être terminée», explique le politologue Cristian Parvulescu, estimant que Traian Basescu ne changera pas son style politique conflictuel. La Roumanie devrait connaître une période d'instabilité de six mois minimum, voire plus.

«Cette crise paralyse tout. La logique des deux parties (la majorité de centre gauche et le président) n'est pas d'arriver à un compromis, mais de se détruire mutuellement», confirm