Les discussions et les paris sur la provenance et la nature des différents tirs sont devenus l'une des principales distractions des Aleppins ces derniers jours. «Verticaux ou horizontaux ? Lancés par les hélicoptères, les mortiers ou les mitrailleuses lourdes ? Sur le quartier de Sakhour, au Nord, ou de Salaheddine, au Sud ? A 500 mètres ou à 5 kilomètres de chez nous ? Mes deux fils adolescents sont devenus experts à force d'entendre les bombardements», dit une habitante d'un quartier résidentiel proche de la citadelle d'Alep. «Mardi soir, ils ont été surpris d'identifier un tir de mortier contre le siège des renseignements militaires. Ils en ont conclu que la brigade Al-Tawhid de l'Armée syrienne libre (ASL) avait reçu une nouvelle livraison d'armes plus puissantes que les RPG antichars avec lesquels ils fanfaronnaient jusque-là», dit la mère de famille avisée, jointe par Skype.
Racket. A 1 h 30 du matin mardi, «c'est relativement calme en comparaison avec les jours précédents», raconte le Dr N., qui se trouve dans l'un des quartiers nord de la ville «entouré de zones militaires». Comme lui, «les combattants marquent une pause entre l'iftar et le souhour» (les repas de rupture du ramadan et celui qui précède le jeûne), lui permettant aussi de se connecter sur Skype. Depuis une quinzaine de jours, le jeune médecin ne peut plus se rendre à l'hôpital universitaire où il travaille habituellement, en raison