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Libération

Islamabad s’essaie en voisin présentable

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Petit à petit, la situation sécuritaire et diplomatique du Pakistan s’améliore.
publié le 1er août 2012 à 22h06

Arroseur arrosé, le Pakistan, principal soutien aux talibans afghans, est aujourd’hui de plus en plus confronté aux attaques d’insurgés venant d’Afghanistan. En juin, Islamabad a même ouvertement accusé Kaboul d’avoir donné refuge à une centaine d’insurgés islamistes qui avaient passé la frontière pour décapiter 13 soldats pakistanais. La riposte a été un tir de barrage transfrontalier du Pakistan sur la province de la Kunar, qui a forcé des milliers de villageois afghans à fuir leur domicile. Il y a dix jours, ce sont plus de 300 roquettes et obus tirés pour des raisons analogues par l’armée pakistanaise qui ont frappé la même province, tuant quatre personnes, selon un porte-parole afghan.

A l’heure où les relations bilatérales entre les deux pays, longtemps très mauvaises, commencent à se réchauffer, ces bombardements constituent évidemment une menace. Reste que la situation sécuritaire du Pakistan s’est améliorée depuis 2009, quand l’armée avait dû déployer deux divisions pour reprendre la vallée de Swat tombée entre les mains des talibans, avait essuyé plusieurs échecs dans les zones tribales et fait face à une série d’attentats sanglants. A présent, l’armée a repris le contrôle des agences tribales qui lui échappaient, à l’exception du Waziristan du Sud et de l’Orakzaï, largement entre les mains du Tehrik-e Taliban Pakistan. Les attentats sont aussi moins nombreux.

A cette détente sur le front intérieur a correspondu un apaisement au niveau régional. Avec l'Afghanistan, m