A l’emplacement des deux tours disparues, les bassins géants jouent à se renvoyer la lumière, les cascades d’eau s’enfonçant dans un puits de marbre sans fond, comme avalées par le sol. La chaleur est insoutenable mais la file des visiteurs continue de s’allonger devant ce qui fut un jour le World Trade Center. A l’entrée, les panneaux traduits pour les touristes souhaitent «la bienvenue au mémorial et au musée national du 11 Septembre». Pourtant, sur la place à ciel ouvert , le visiteur se heurte aux portes closes d’une structure de verre sombre et à une pancarte bleue qui indique que «le musée est actuellement en cours de construction». «Je ne comprends pas, s’indigne une Allemande venue de Berlin, je croyais qu’on allait pouvoir tout voir.» Casquette bleue sur la tête, un volontaire qui montre des images des attaques sur son iPad, balbutie quelques mots : «Désolé, mais c’est compliqué pour le musée. Il y a beaucoup de problèmes, on ne sait pas quand il ouvrira.»
De fait, près de onze ans après les attentats du 11 Septembre, le World Trade Center n’a toujours pas son musée. Il n’y a pas si longtemps, l’espoir était de l’inaugurer pour le dixième anniversaire, soit l’an dernier. Puis fut avancée la date de septembre 2012. Aujourd’hui, on parle de 2013, mais en réalité personne ne sait. Depuis plusieurs mois, une bataille oppose la fondation privée du «National September 11 Memorial and Museum», présidée par le maire de&n