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Libération

Les Pussy Riot, en prison pour une chanson

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Le procès de ces activistes féministes, qui risquent sept ans d’emprisonnement pour avoir raillé Poutine, soulève l’indignation d’artistes et de personnalités.
Le groupe Pussy Riot, le 20 janvier 2012 sur la place Rouge de Moscou. (Photo Denis Sinyakov. Reuters)
publié le 2 août 2012 à 22h46

Le procès, jour 4. Depuis lundi, les trois punkettes de Pussy Riot - Nadejda Tolokonnikova, Maria Alekhina et Ekaterina Samoutsevitch - passent leurs journées dans un bocal en verre à écouter les témoignages des victimes de leur performance du 21 février dernier. Dans une salle exiguë du tribunal Khamovnichesky, celui-là même où fut jugé le célèbre prisonnier politique russe, l'ex-magnat du pétrole Mikhaïl Khodorkovski, gardiens, enfants de chœur, femme de ménage, dame bougie et «simples fidèles» défilent devant le procureur et les avocats de la défense pour raconter les souffrances spirituelles qu'ont causées les «frétillements démoniaques» des jeunes filles. Face à la polémique qui monte même à Moscou, le président Poutine a fait mine de calmer jeu, selon l'agence russe Interfax : «Il n'y a rien de bon dans ce qu'elles ont fait, néanmoins je ne pense pas qu'elles doivent être jugées trop séverement.»

«Jambes». Les trois chanteuses, elles, affirment avoir seulement voulu dénoncer la collusion de l'Eglise et de l'Etat. «L'Eglise doit aimer tous ses enfants, mais elle ne semble aimer que ceux qui aiment Poutine», a remarqué l'une d'elles au premier jour du procès. Selon le catéchiste de la cathédrale, le blasphème consistait en ce que les filles cagoulées «levaient les jambes au-dessus de leur tête». Comme souvent lorsqu'il s'agit d'une procédure dont les dessous semblent politiques, quand l'affaire est cousue de fi