«La guerre est déclarée. Contre nous tous, contre la société civile», constate Sergueï Oudaltsov, le leader du mouvement d'opposition Front de gauche. Avant de partir en vacances, la Douma (Chambre basse) a proposé, et Poutine a ratifié, une série de lois «draconiennes», selon Oudaltsov - et c'est le sentiment de toute l'opposition -, destinées à «intimider et étouffer» le mouvement citoyen. Pendant des mois, le pouvoir avait laissé l'opposition politisée et les simples citoyens en colère occuper des places par dizaines de milliers. Des figures dissidentes jusque-là blacklistées avaient eu leur quart d'heure warholien à la télévision fédérale.
Le régime n’avait pas non plus pu empêcher les ONG locales et internationales de critiquer le scrutin des législatives en décembre, puis celui de la présidentielle en mars. Et il ne se passe pas une semaine sans que la Toile russe ne s’enflamme pour un scandale impliquant d’une manière ou d’une autre des maillons du pouvoir. Mais le Kremlin tente maintenant de reprendre les choses en main.
«Traîtres». Manifester est devenu un sport extrême et risqué. Obligée de déposer des demandes d'autorisation longtemps à l'avance, l'opposition se voit en général refuser le droit de se réunir. Traditionnellement, les rassemblements non autorisés se terminent par une dispersion musclée. Au lendemain de l'élection de Poutine à la présidence, la Douma s'était dépêchée de promulguer une loi instaurant une amende