Soixante-trois ans après avoir établi sa mainmise sur le Xinjiang, la République populaire de Chine est loin d'être venue à bout de la soif d'indépendance de ce «Far West» chinois peuplé aujourd'hui de 45%de Ouïgours turcophones et musulmans. En dépit - ou peut-être à cause - de l'envoi de millions de colons sur ce territoire riche en ressources naturelles, le Xinjiang reste un théâtre d'affrontements ethniques. Le mois dernier, les autorités ont déclenché une vague de répression appelée «Poing d'acier». Elle s'est soldée par la condamnation, annoncée vendredi, de vingt jeunes «séparatistes» Ouïgours à des peines allant de dix-huit mois à quinze ans de prison. Ils ont été jugés coupables «d'activités terroristes» allant de la «propagation d'idées séparatistes sur Internet», à la fabrication d'explosifs dans le but de commettre des attentats.
Deux mois auparavant, un groupe de six Ouïgours, âgés de 20 à 36 ans, avait tenté de détourner un vol régional reliant Hotan à Urumqi, la capitale du Xinjiang. Les pirates de l'air avaient utilisé des armes pointues cachées dans de fausses béquilles et tenté d'ouvrir la porte du cockpit, selon la presse chinoise. D'autres avaient tenté d'allumer une charge explosive. Les passagers et les membres de l'équipage auraient assailli les pirates, faisant échouer leur funeste projet. Deux d'entre eux sont morts à l'hôpital «des suites de leurs blessures», selon Pékin. La tentative d'attentat coïncidait, à quelques jours