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Libération
Décryptage

Syrie : sous les tirs, la guerre des images

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Armés de portables et de caméras, les militants syriens filment depuis le début du soulèvement le conflit en quasi-direct.
A Homs, le 24 juillet. (Photo postée sur le réseau Shaam News. Reuters)
publié le 3 août 2012 à 18h19

Fallait-il poster sur YouTube les images de l’exécution sommaire par des soldats de l’Armée syrienne libre d’un chef de clan réputé pro-régime ? La

, violente, peu claire, tournée semble-t-il mardi à Alep, marque un tournant dans la guerre des images en Syrie. Guerre cruciale menée sur la Toile depuis le tout début du soulèvement, avant même l’arrivée des premiers chars. Manifestations, corps atrocement mutilés, décombres, tirs de mortiers, prisonniers… Entre précieux travail d’information et dérives propagandistes, le flux des vidéos postées par des militants de l’opposition est aujourd’hui quasi continu, malgré les efforts de court-circuitage du régime. Au point de donner l’impression d’assister à la guerre en direct sur YouTube, sans filtre ni réelle mise en contexte. Comment sont prises ces vidéos ? A quel prix, dans quel but ?

Les premières vidéos ont été réalisées dès mars 2011, au moment des premières manifestations et de leur répression. Des images tremblotantes filmées au téléphone portable.

«Dès le début, avant même l’apparition généralisée des armes, des groupes de jeunes qui voulaient imiter les révolutions tunisienne et égyptienne ont commencé à filmer spontanément»,

se souvient Moustapha Hijazi. Médecin syrien installé à Paris, il a d’abord été sollicité par ses proches restés à Homs pour traduire ces vidéos. Actif sur le front du secours médical au sein de l’

(Union des organisations syriennes de secours médicaux), il participe aussi à l’envoi sur le terra