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Libération
Reportage

L’Israël des pauvres boude la rue

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Les mesures d’austérité de Nétanyahou sont très critiquées, mais la mobilisation reste faible.
publié le 5 août 2012 à 22h16

Des cartons et des cartons de nourriture. Latet, la première association caritative israélienne, n'a jamais distribué autant de vivres. «Ces dix dernières années, on a vu un accroissement très significatif de la pauvreté en Israël, où 24% de la population vit désormais au-dessous du seuil de pauvreté, contre 16% dans les années 90», explique Gilles Darmon, fondateur et directeur de cette organisation, un mélange de Restos du cœur et de banque alimentaire.

Concurrence. En tête des nécessiteux, les familles ultraorthodoxes, où les hommes qui se consacrent à l'étude de la Torah laissent à leurs femmes, et plus modestement à l'Etat, le soin de subvenir aux besoins du ménage. Les Arabes israéliens qui résident loin des bassins d'emploi, et là où le taux d'activité professionnelle des femmes est très bas, grossissent également les rangs des plus démunis. En outre, depuis quelques années, le phénomène des «travailleurs pauvres» touche également le pays. «60% des personnes considérées comme pauvres ont un emploi, souligne Gilles Darmon. Cette fameuse société israélienne qui avait fait des kibboutz, symboles de l'égalité et de la solidarité, son image de marque, est désormais l'une des plus inégalitaires au monde.» Selon lui, le libéralisme radical imposé ces vingt dernières années par les gouvernements de droite comme de gauche - qui a permis de présenter de bons indicateurs macroéconomiques, dont un taux de chômage relativement ba