Sorti par la petite porte du Quirinal, le palais présidentiel, en novembre sous la pression de l’Europe et des marchés, Silvio Berlusconi est de retour à la faveur de l’incertitude politique italienne et des difficultés de son successeur, Mario Monti. Après avoir fait savoir pendant des semaines qu’il passait définitivement le témoin à Angelino Alfano, le secrétaire de son parti du Peuple de la liberté (PDL), le Cavaliere, qui fêtera ses 76 ans à l’automne, est de nouveau aux avant-postes.
«De nombreux patrons m'ont dit que tout le monde de l'entreprise souhaite mon retour», a-t-il affirmé début juillet. Mais, pour l'instant, Silvio Berlusconi ne confirme ni ne dément qu'il sera pour la sixième fois depuis 1994 tête de liste de la droite italienne aux législatives prévues au printemps (lire ci-contre). En attendant, il s'emploie à réinvestir le terrain, alors que son parti s'effondre dans les sondages. «Cet été, il ne prendra pas de vacances, glissent ses proches. Il se prépare même physiquement.» En plein mois d'août, dans la chaleur romaine, l'ancien président du Conseil multiplie ainsi les rendez-vous de travail dans sa résidence du palais Grazioli, centre névralgique du pouvoir berlusconien dans la capitale et théâtre de ses controversées soirées privées.
Pour l’heure, les derniers sondages ne lui laissent pas entrevoir un éventuel retour triomphal. Le PDL reste embourbé aux alentours de 20%, loin des 37% obtenus en 2008. Mais, selon une