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Au Caire, l’armée en prend pour son grade

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Le président égyptien, Mohamed Morsi, a limité hier les prérogatives des militaires et placé deux de ses chefs à la retraite.
Le président égyptien Mohamed Morsi (au centre) et le ministre de la Défense, le maréchal Tantaoui, le 6 août 2012 à al-Arish, dans le nord du Sinaï. (Photo AFP)
publié le 12 août 2012 à 21h36

Mohamed Morsi récupère la main face à l'armée. Le président égyptien a pris tout le monde de court en annonçant l'annulation, hier, d'une «déclaration constitutionnelle» accordant de larges pouvoirs à l'armée et, surtout, la mise à la retraite du maréchal Hussein Tantaoui, ministre de la Défense depuis vingt ans. Le chef d'état-major et numéro 2 du Conseil suprême des forces armées (CSFA), Sami Anan, a également été limogé et remplacé par le général Sedki Sobhi. Les deux «retraités» ont été nommés conseillers auprès du Président.

Veto. Adoptée le 17 juin, jour de la fin du second tour de la présidentielle, la «déclaration constitutionnelle complémentaire» avait créé une crise politique entre l'armée et les islamistes. Les Frères musulmans, dont est issu le président Morsi, avaient dénoncé l'initiative comme un «un coup d'Etat institutionnel» du CSFA, dirigé par le maréchal Tantaoui, visant à limiter les prérogatives présidentielles. Avec le pouvoir législatif, les généraux gardaient la possibilité de poser leur veto à toute nouvelle loi ou mesure budgétaire et se réservaient aussi un droit de regard sur la rédaction de la future Constitution.

L’autre surprise est le départ à la retraite de Tantaoui (76 ans). Proche du raïs Moubarak avant de devenir, après sa chute, un homme clé de la transition, le maréchal occupait jusqu’à hier une place de premier rang. Ministre de la Défense pendant vingt ans, il a conservé ce poste durant la péri