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Libération

En Turquie, la crise syrienne rallume la guérilla du PKK

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Ankara fait face aux actions répétées des séparatistes kurdes.
publié le 13 août 2012 à 21h36

Les mots sont lourds. «Que ce soit une organisation terroriste qui se revendique de nos frères kurdes comme le PKK ou une organisation terroriste comme Al-Qaeda, nous ne permettrons pas qu'une telle organisation soit à nos frontières», a mis en garde fin juillet le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. Ce qui revient à présenter comme des «menaces» aussi bien la mouvance jihadiste que les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes) en guerre contre Ankara depuis 1984 dans un conflit qui a fait 45 000 morts. Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, avait quelques jours plus tôt évoqué «le droit naturel» de son pays à intervenir au-delà de la frontière, comme Ankara l'a souvent fait en Irak du Nord.

«Tactique». Les développements de la crise syrienne et surtout l'autonomisation de fait des zones kurdes (lire ci-dessous) inquiètent toujours plus les autorités turques. Activement engagées aux côtés de la révolution syrienne, ces dernières accusent Bachar al-Assad d'avoir «confié» cette région au PYD, vitrine politique en Syrie du PKK, qui pendant des années avait bénéficié du plein soutien de Damas. Mais, malgré le renforcement de l'armée turque le long de la frontière avec la Syrie, il s'agit pour le moment surtout d'avertissements. «Toute opération militaire est condamnée à entraîner la Turquie dans de nouvelles aventures non désirées, ruinant non seulement le ra