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Analyse

Comment Morsi a mis l’armée au pas

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Le monde arabe en ébullitiondossier
Le coup de force du président égyptien s’est fait avec l’accord de la nouvelle génération d’officiers.
publié le 15 août 2012 à 20h46

Est-ce les premiers pas d'une république islamique d'Egypte ? L'audace de Mohamed Morsi, premier président civil de l'histoire du pays qui vient de réussir à mettre fin à soixante-dix ans de régime militaire, continue d'épater les observateurs comme les Egyptiens de tous bords. «La révolution se réalise enfin ! La deuxième république égyptienne se met en place», écrit le célèbre romancier Alaa el-Aswany dans un éditorial du quotidien Al-Masry Al-Yom. En cinq jours, deux limogeages et quelques décorations, le Conseil supérieur des forces armées (CSFA) a été écarté du pouvoir, après en avoir largement abusé depuis qu'il a pris les commandes du pays au lendemain de la chute de Moubarak, le 11 février 2011.

Rumeurs. L'auteur de cette «révolution de velours» n'est autre que celui qui apparaissait comme le candidat par défaut que les Frères musulmans avaient jeté sans grand espoir dans la bataille présidentielle. Un homme dont on raillait en juin le manque de charisme et d'éloquence quand il faisait campagne pour le deuxième tour face au général Chafiq, candidat de l'armée. Celle-ci avait même réussi entre les deux tours de la présidentielle à dissoudre le Parlement en faisant annuler, par décision de justice, les législatives remportées haut la main par les islamistes.

Pourquoi le CSFA a-t-il lâché la partie après avoir opposé tant de résistance au pouvoir civil et islamique ? Quel marché le président Morsi a-t-il passé avec l’armée pour s’emparer