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Libération

ETA : une grève de la faim comme chant du cygne

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Espagne . Plus de 200 indépendantistes réclament une amélioration des conditions d’emprisonnement.
par Florian Bourdier
publié le 15 août 2012 à 21h36

Depuis une semaine, un mouvement de grève de la faim prend de l’ampleur parmi les prisonniers basques d’ETA dans les prisons espagnoles. Tout a commencé le 8 août par la décision d’Iosu Uribetxeberria de ne plus s’alimenter. Atteint d’un cancer, il espère la clémence d’un juge pour être remis en liberté. Uribetxeberria purge actuellement une peine de 32 ans de réclusion, condamné en 1998 pour l’enlèvement d’un fonctionnaire de l’administration pénitentiaire, retenu ensuite en otage durant 532 jours.

Confort. Par solidarité avec leur camarade, 200 détenus ont aussi entamé une grève de la faim, avec chaque jour de nouveaux candidats au jeûne. Mais, au-delà du cas Uribetxeberria, nombre d'analystes estiment que les etarras espèrent faire pression sur Madrid au sujet de la condition de l'ensemble des membres d'ETA.

Depuis le 20 octobre, l’organisation indépendantiste basque a renoncé à la lutte armée. Une déclaration d’intention qui n’a pourtant toujours pas été pleinement suivie d’effet, le mouvement attendant des concessions de la part des autorités espagnoles. En particulier sur les conditions de détention.

De fait, ETA n’est plus aujourd’hui que l’ombre de ce qu’elle fut avec la multiplication des arrestations. Le nombre de ses activistes encore en liberté ne dépasserait pas la cinquantaine. Le plus gros d’ETA est donc derrière les barreaux, avec environ 600 membres dans les geôles espagnoles et 150 en France. Ce que réclament les prisonniers consiste surtout e